- MUHAMMAD RIZA PAHLAVI
- MUHAMMAD RIZA PAHLAVIMU ネAMMAD R 壟ZA PAHLAVI (1919-1980) sh h d’Iran (1941-1979)Mu ムammad Reza (R 稜za) est le fils aîné de Reza sh h. Élevé à l’École des cadets, il reçoit une éducation française et poursuit ses études en Suisse de 1931 à 1936. À son retour en Iran, son père l’initie à la vie politique et, tout en fréquentant le collège militaire de Téhéran, il se prépare au rôle d’héritier du trône. Son père ayant abdiqué en 1941, Mu ムammad Reza prête serment et devient sh h le 17 septembre de la même année. Il annonce aussitôt la redistribution des terres de la Couronne, décrète l’amnistie générale de tous les prisonniers politiques et se ménage le soutien de l’armée. La réaction ne tarde pas à se manifester, notamment de la part des forces religieuses hostiles aux réformes. Reza sh h reçoit Roosevelt, Churchill et Staline à Téhéran en novembre 1943 et obtient d’eux que soit respectée l’intégrité de l’Iran. La guerre finie, il se tourne vers les États-Unis pour contrebalancer la politique des Britanniques et surtout celle des Soviétiques dont il redoute une intervention. Ayant échappé à plusieurs attentats, notamment en 1949, le sh h est convaincu qu’il est placé sous «protection divine» et qu’il a une «mission» à accomplir pour son pays. Il fait alors interdire le Parti communiste iranien (Tudeh) et accomplit son premier voyage aux États-Unis. De ces derniers il sollicite une aide économique et surtout le renforcement des forces armées de l’Iran (aviation, armes blindées). Militaire de formation et fidèle aux idées de son père, il estime indispensable, pour gouverner, le soutien de l’armée et s’en assure le contrôle. Aussi lorsqu’en 1952 le Premier ministre Mossadegh s’attribue le portefeuille de la Défense nationale et place à la tête de l’armée des officiers peu favorables au sh h, il se donne les moyens de préparer l’avènement de la république. Le sh h le laisse agir et, lorsque la situation est devenue critique, il le fait arrêter et rentre triomphalement à Téhéran accompagné de son épouse Soraya. Il ne laisse plus alors à son cabinet qu’un rôle de conseiller. Se voulant «despote éclairé», il intervient directement dans l’établissement des programmes de développement économique et des projets de réformes sociales, tenant ses ministres pour responsables devant lui. Il choisit délibérément de se ranger aux côtés des puissances occidentales et se fait le défenseur d’un nationalisme positif opposé à celui de Mossadegh, en ce qu’il n’est pas neutralité passive mais défense des intérêts du pays. Toute atteinte au prestige de la nation (trahison, subversion, démagogie) est vigoureusement réprimée. Le progrès économique facilité par les revenus pétroliers et la justice sociale figurent parmi ses objectifs principaux. En 1957, il crée l’Organisation de sécurité nationale iranienne et fonde deux partis politiques. Le Parti nationaliste (Melliyun) a pour mission, en tant que parti majoritaire à l’Assemblée (Majlis), de soutenir le gouvernement. Le Parti du peuple (Mardom) figure l’opposition et doit se borner aux critiques touchant les affaires intérieures, la politique extérieure ne pouvant être mise en question par qui que ce soit. En 1958, le sh h crée la fondation Pahlavi, qui permet aux ressources de la Couronne d’être affectées notamment à l’amélioration de la santé publique et à l’alphabétisation. Il s’emploie parallèlement à lutter contre la corruption et à appliquer la réforme agraire.Bien que la naissance du prince héritier tant attendu que lui donne sa troisième épouse Farah Diba, en 1960, l’encourage dans sa mission, le sh h se heurte à ses propres alliés politiques et ne parvient pas à mettre ses projets en œuvre. Or, responsable aux yeux du peuple de tout acte politique, il lui faut agir rapidement, sous peine d’être renversé.Aussi déclenche-t-il, en 1962, la «révolution blanche» en procédant «par le haut» aux réformes qu’il fait approuver, le 27 janvier 1963, par référendum: réforme agraire, nationalisation des forêts, intéressement des ouvriers à la production, création de l’armée du savoir, etc. Ainsi le sh h a-t-il le sentiment de travailler efficacement pour son peuple et la nation. S’étant fait de lui-même l’image d’un héros national, il se consacre sh hinsh h, c’est-à-dire roi des rois, en 1967, à la manière des princes achéménides ou sassanides. Disposant d’une armée puissante et moderne grâce à l’aide américaine, il peut se donner le rôle de protecteur du golfe Persique. S’il n’a certes pas renoncé à une politique d’équilibre afin de se ménager le concours de toutes les puissances, capitalistes et socialistes, le sh h entretient des rapports privilégiés avec les États-Unis. Sa défiance reste en éveil à l’égard des Soviétiques, lesquels ont marqué quelque irritation lors du rapprochement de l’Iran avec la Chine. Au cours du printemps de 1974, le sh h a rééquilibré sa diplomatie en mettant fin au gel de ses relations avec l’Inde. Ce rapprochement a été facilité par le fait que l’Inde n’est pas devenue un satellite de Moscou et que le sh h a offert à Indira Gandhi de faciliter l’approvisionnement de son pays en pétrole.L’essor économique remarquable de l’Iran a favorisé l’apparition de nouvelles couches sociales et d’une bourgeoisie d’affaires avec laquelle le sh h doit compter lorsqu’elle revendique certaines libertés politiques, parallèlement aux milieux intellectuels. Ayant éliminé les partis d’opposition, le sh h réagit par des mesures de répression impitoyable, notamment après la découverte, en automne de 1972, d’un complot qui le visait en même temps que la famille royale. Il conserve le soutien de l’armée et des puissances occidentales, bénéficiant de leurs relations économiques avec l’Iran, en même temps qu’elles favorisent son développement. Mais petit à petit le régime doit affronter une double opposition : celle des mouvements religieux sh 稜‘ites et celle des milieux politiques progressistes. Dès lors, la répression croissante exercée par la redoutable Savak (police politique) alterne avec de timides tentatives de libéralisation sans toutefois que l’agitation sociale diminue. Dans cette lutte contre le régime du sh h l’opposition religieuse l’emporte sur l’opposition politique dès 1978 et c’est depuis la France où il s’est réfugié à Neauphle-le-Château que l’ayatollah Khomeyni dirige la révolution en marche.En fait, pendant le dernier trimestre de 1978, c’est l’ensemble de l’activité économique de l’Iran qui est paralysée — notamment le secteur du pétrole — par une vague de grèves sans précédent, tandis que dans tout le pays des manifestations quasi quotidiennes réclament le retour de l’ayatollah Khomeyni. Nommé chef du gouvernement en décembre 1978, Chahpour Bakhtiyar ne parvient pas à freiner le mouvement en cours, le régime ayant perdu tout soutien à l’intérieur — à l’exception de celui de l’armée — comme à l’extérieur où même les États-Unis se désolidarisent du monarque Pahlavi. Dès le 16 janvier 1979, le sh h et sa famille doivent quitter l’Iran.Après avoir trouvé refuge en Égypte et dans des pays d’Amérique latine, le sh h peut gagner les États-Unis en raison de son état de santé qui le conduit à être hospitalisé à New York. Mais, le 4 novembre 1979, les étudiants islamistes investissent l’ambassade des États-Unis à Téhéran et prennent en otages soixante personnes, exigeant en échange de leur libération l’extradition et le procès du sh h. En fait, la question des otages américains déborde rapidement la personne du sh h dont la santé ne cesse de décliner. Après avoir regagné l’Égypte, il meurt au Caire en juillet 1980.
Encyclopédie Universelle. 2012.